Le portable des années 1900, l'e-mail avant la lettre, c'est la carte postale. D'un coût modique, elle est fiable, sûre. Qu'elle représente une rue, un petit métier, une scène pittoresque, un commerce ou un groupe, la vulgarisation de la photographie est à l'origine de cet engouement. Ces millions de vues nous renseignent sur l'habitat, les conditions de vie, l'habillement, le commerce... Elles nous montrent la France au tout début XX° sous ses moindres aspects.

dimanche 12 février 2012

Thouars : Cercle de l'Union ou Pied de biche



 
Fort de 130 adeptes, le Pied de biche connaît aujourd’hui une seconde jeunesse. C’est le heurtoir original de son portail qui lui vaut son surnom, plus connu encore que l’appellation officielle.

A Thouars, surplombant le Thouet, dans une ruelle discrète de la vieille ville se niche la plus ancienne société du Thouarsais. Petite visite. Ici, aucune tenue correcte n’est exigée. Mais n’entre pas qui veut. C’est l’antre de la convivialité, mais on n’en franchit pas la porte sans y être invité. Il faut respecter un règlement plutôt carré. Obtenir le parrainage de deux adhérents, être approuvé par le bureau… Mais pour peu que l’on adhère à quelques valeurs simples, on y a toute sa place, au Cercle de l’Union. Quelles sont-elles, ces valeurs que l’on pourrait inscrire sur le remarquable portail de ce lieu du centre ancien de Thouars ? « Honnêteté, tranquillité, bon ordre, amitié », proclame l’article 8 des statuts. Le Thouarsais pourrait l’adopter comme devise…
 
Plus connu sous le nom de « Pied de biche », du fait du heurtoir peu banal qui orne sa porte (un authentique… pied de biche), le Cercle de l’Union est la plus ancienne « société » du Thouarsais. Les femmes n’y sont pas admises comme membres, mais les épouses des adhérents n’en retirent aucune rancune : il n’est pas rare de les voir passer une tête et encore moins rare de les trouver affairées à la bonne organisation d’une des animations de l’année. L’antre du Cercle, rue Marie-de-la-Tour, ne manque pas d’histoire(s). Cette ancienne école servait jadis pour les cours dispensés aux prisonniers détenus au château tout proche (qui fut une prison de 1872 à 1925). Elle a conservé un charme intemporel. Le panorama imprenable sur le Thouet et sa vallée n’y est pas étranger. Mais c’est bien l’esprit qui fait la différence : l’envie de se voir plus que de se montrer. Au Pied de biche, on discute autour d’un flacon pas cher mais savoureux, on joue aux cartes… Dans les débats, tout est permis sauf parler de politique. Rien qui puisse diviser. Tout pour unir.

Sans doute l’une des recettes de la longévité de cette société qui a soufflé ses 170 bougies voici deux étés.


Derrière les écuries du château, surplombant le Thouet, le Pied de biche se trouve tout entier résumé dans le beau mot de société.

Article paru dans la NR le 5 août 2011.

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